Triple Blair Triad

1 août 2010

Normalement, l'été est un période plutôt faste pour Geektature. En plus de la quantité presque indécente de temps que j'ai, il y a toujours des petits trucs à commenter durant les vacances.

L'E3 par exemple tiens. J'aime bien l'E3. Ça fait des articles facile à taper, deux jours de suite, paf une conf Nintendo, puis une conf' Microsoft et Sony, le tout regardé en streaming avec une quarantaine de débiles qui reprennent en coeur la moindre vanne foireuse des présentateurs, et ça fait un article presque tout seul. Si je veux vraiment faire mon branleur, je peux même regarder des conférences des développeurs, mais je dois dire que j'en suis pas encore à ce point.
Alors cette année, pourquoi rien sur l'E3 ? Le premier jour, j'étais trop occupé à ranger mollement ma chambre à Nottingham en prévision de mon départ. Qui plus est, j'aurais du probablement lutter avec la récalcitrance de Piece of Shit, la qualité hautement variable de la connexion de mon appart et plein d'autres trucs qui ont fait que j'ai préféré regarder The Office.
Le deuxième jour, j'étais trop occupé à mourir de chaud, en trainant derrière moi une valise de 20 kilos tout en portant 4 couches de vêtement. Même une fois arrivé à l'aéroport, j'aurais probablement du lutter avec la récalcitrance de Piece of Shit, la qualité de la connexion Internet dont je ne saurais jamais rien de l'aéroport des East Midlands , et plein d'autres trucs qui ont fait que j'ai préféré regarder The Office, puis rester assis à attendre mon avion qui avait du retard, puis rater le début du match Corée du Nord - Brésil.
Et regarder l'E3 APRÈS que ce soit passé ? Je vous en prie, non, si j'étais payé peut-être, mais non. Non, non non.

Mais il n'y a pas que l'E3 pendant les vacances, il y a aussi . . . la Japan-Expo ! Wouhou, Free Hugs.
"Pourquoi ne suis-je pas allé à la Japan-Expo" est une bonne question, mais qualitativement, elle vaut à peu près à "Pourquoi y serais-je allé ?". Outre le fait que j'étais dans un état de grâce bancaire que je n'avais pas connu depuis longtemps (2€50 sur mon compte, et c'était la première fois depuis longtemps que je ne finissais pas le mois dans le rouge), il y avait aussi le fait qu'il n'y avait pas de manifestation de la partie francophone du projet AWESOME (lire, "de la partie francophone du projet AWESOME qui aurait pu me payer un ticket"). En plus j'avais des histoires de stages à régler, tout ça. Pfiou.

Dieu merci, il me restait encore un élément sur lequel je pourrais gloser un peu avant de retourner dans mon cycle éternel de Civilization, League of Legends et Bayonetta.

Des concerts de Blair ! Des concerts de Blair partout !

Je sais bien qu'une bonne partie du lectorat de Geektature n'en a absolument rien à foutre de Blair. Cela-étant, je sais aussi très bien que d'autres parties en ont rien à foutre de quand je parle de jeux vidéo, d'autres quand je parle d'animes, et d'autres quand je parle de cinéma. Je sais très bien que la seule chose qui unifie le public de Geektature dans son intérêt qu'il porte à ce blog, c'est quand j'explique que s'abstenir est mieux pour la Démocratie que de voter blanc, ou que c'est normal que les femmes soient moins payés que les hommes à postes égaux vu qu'il leur suffit d'avoir un vagin et un pouls pour avoir une promotion.
Ou Sans-Nom.
Cela-étant établi, passons sur pas un, ni même deux, mais bien sur TROIS compte rendu de concert de Blair, suivant une version light de la méthode habituelle.

1er concert : Quelque part en juin ; Connétable.

LIEU

Le Connétable est un bar / restaurant situé dans le 3ème à Paris, pas loin du centre Pompidou. Le coin est sympa, mais j'ai appris à mes dépens qu'il vaut mieux ne pas y arriver quand on a faim : il n'y a aucun fast food à des kilomètres à la ronde, et les seuls supermarchés que vous y trouverez sont des trucs typés "Monop'" ou "Carrefour Market", idéal pour acheter des salades de taboulé bio, mais pas fantastique quand on veut juste des nuggets avec du Sprite. Il a fallu que je marche jusqu'à un Monoprix à Arts et Métiers, une station plus loin, pour m'acheter un onéreux Yop. Et ils en avaient même pas au citron.
Autrement, le lieu dans lequel le concert a eu lieu est surprenant. Je m'y connais autant en physique qu'en kémétisme, mais, est-ce que dans un sous-sol en pierre, il n'est pas censé faire FRAIS ? La chaleur était relativement insoutenable, et couplé au fait que la salle est très petite, et que la disposition des chaises est plus appropriée à des hommes-troncs qu'à des être normaux avec des jambes d'environ 1 mètres, il fallait y ajouter le côté "chaleur humaine", peu agréable au demeurant.

PLÈBE PRÉSENTE

Vous savez ce qui me fait encore plus plaisir que d'aller à un concert de Blair ? C'est d'aller à un concert de Blair TOUT SEUL. Trop bien, c'est comme si j'étais vraiment à l'espace de Jemmapes. Après un semestre Nottingham riche en interactions sociales de toutes sortes, il me fallait quelque chose pour redorer mon blason de sociopathe asocial, et l'occasion tombait à pic.
Notez que j'ai failli ne pas être seul, mais je cacherai le nom du Judas qui s'est au final rétracté à m'accompagner.
Autrement, Blair était accompagné de Jean-François Domingues, un élément nécessaire au Peuple de Gauche, guitariste, bassiste, et glockenspieliste émérite. Il faut aussi noter la présence remarquée du fils de Blair, commentant les chansons et les erreurs de son géniteur sur un trait fort décontracté, s'en se formaliser de la présence d'un public. Un peu comme si Blair jouait plus pour un groupe de potes que pour des vrais admirateurs.
Ce qui est un point de vue, je le concède, largement défendable.

MAESTRIA

Cela-faisait bien longtemps que Blair n'avait pas fait de concerts !* Dès lors, j'avais la mémoire un peu rouillé sur les chansons d'habitude. Couplé avec le relatif éloignement du-dit concert, j'ai peur de ne pas me souvenir de tout ce qui a été joué.
Il faut noter que pour un groupe qui reste complètement inconnu (1568666 fans de moins que Lady Gaga), Blair et le Peuple de Gauche possède malgré tout un sacré répertoire, avec 2 albums qui sont dans la majorité tous jouables, plus tellement de pistes bonus que ça compte presque comme un album et demi (et qui sont là encore, pour une bonne partie, jouables). On peut déplorer le léger abandon de certaines pistes comme "Et alors", ou la cocktease d'un "Baby Face" il y a de ça quelque années qu'on a jamais revu, mais les pistes séculaires ont le mérite d'être bien : Notamment, Chocapic, ainsi que "Un jour est mort", qui est d'après moi le nouveau grand tube de Blair.
Plus surprenamment, les deux compères se sont laissés aller à des reprises inattendues au cours du concert. Notamment, "I talk to the Wind", de King Crimson, avec, si je ne dis pas de conneries, 2 guitares acoustiques. C'était surprenant, et surtout absolument pas mauvais, même si j'avoue que mon esprit était un peu braqué par le fait que j'attendais à un moment ou à un autre une transition soudaine sur "Pomme de Terre" (un peu comme la chanson "Boite à Caca"). Mais non, d'un bout à l'autre, Blair a fait honneur à la chanson. Plus surprenant, et peut-être plus dans le ton, une reprise émouvante du "Portugais" de Joe Dassin, qui a fini par faire vibrer toute une salle légèrement confuse mais définitivement conquise.

*Il parait qu'il en a fait début mai ou quelque chose comme ça, mais ceux où je ne suis pas allé n'entre pas dans le canon.

DES PHOTOS PRISES AVEC MON TÉLÉPHONE OH MON DIEU COMMENT ÇA MARCHE JE NE SUIS PAS TRÈS BON AVEC LES CELLULAIRES.

2ème concert : Y a une semaine, à l'Entrepot.

Lieu

Situé vers Pernety, l'Entrepot est un bar ultra-typé "Rive Gauche" qui fera surement tiquer un peu les gens allergiques aux bobos. Il s'agit aussi d'un lieu où se déroule une occurrence assez rare, celle de devoir payer pour un concert de Blair. 7€, ce qui est probablement un record en la matière, mais en l'occurrence, cela valait le coup. La scène est grande, bien présentée, la salle est agréable, et les musiciens ont apparemment accès à de vrais instruments, notamment un vrai piano, pas une merde large comme une boite de kleenex, non un vrai truc qui claque, avec un couvercle qu'on soulève, des petites roues sous les pieds, et des cordes qui produisent du son.
Au niveau des boissons, étrangement, là où je m'attendais à un catalogue de prix typé "Quartier Latin", le tout était relativement correct, même si il fallait prendre en compte la curieuse inflation qui se produisait pendant les concerts et qui augmentait les prix de 1 à 2€. Surprenante aussi l'interdiction d'acheter des boissons chaudes en temps de concert, probablement parce que les mauvais artistes préfèrent se faire jeter du coca-cola ou des mojito dessus plutôt que du café.

Plèbe Présente

Cela surprendra, mais il arrive encore à Blair de faire des premières parties, et oui ! En l'occurrence, Blair et le Peuple de Gauche ouvrait ici le bal au groupe "Tante Hortense", qui se sont produits à leur suite, et pour lesquels je suis resté, par curiosité et par fidélité pécuniaire (7€ quand même).
Tante Hortense est un groupe assez spécial, peut-être un poil trop "alternatif" pour mon goût, mais qui ne m'en a pas fait regretter ma durée pour autant. Bien qu'assez léger lyriquement (impression peut-être amplifié par le fait de passer après Blair cela-dit), le groupe compense avec une très bonne pèche sur scène, et sur des gimmicks au niveau des paroles parfois surprenants et qui m'ont même arraché un sourire à certains moments. Je dois aussi dire que j'ai une certaine sympathie pour le large éventail d'approches de la pilosité faciale proposé par les membres (respectivement : Abondance, Débridement, Discipline et Rejet) ainsi par le fait que Débridement jouait du Ukulele en quasi-permanence, parfois en duo avec Discipline. Abondance, le leader du groupe, que j'imagine pouvoir aussi dénommer "Tante Hortense", s'est même assis à notre table quelques secondes, et il ne m'a pas donné du tout l'impression d'être quelqu'un de mauvais, bien au contraire. Tante Hortense fut donc une découverte rafraichissante, et l'heure et quelques qu'ils passèrent à jouer s'écoula fort vite.
Au niveau de l'Intellegentsia qui accompagnait le Geektateur ce soir-là, nous décompterons L'Isil, son chevalier servant Zali L. Falcam, et l'érudit Karnath, ce dernier étant le seul à être resté avec moi pour braver Tante Abondance.

Maestria

Si il n'y a d'habitude jamais rien, ou alors si peu, à reprocher à Blair et le Peuple de Gauche lors des concerts, il faut admettre qu'avec tous les membres présents, un vrai piano et une salle avec une bonne acoustique, il y a un pas qualitatif de franchi (les répétitions aident peut-être, aussi). Au cours des derniers rapports, je faisais pas assez honneur au reste du groupe, il me convient donc d'y remédier ici ; outre Jean-François Domingues, déjà cité plus haut, le groupe du "Peuple de Gauche" avait ce soir-là Emmanuel Reveneau en son sein et à la guitare.
Cela donnait tout de suite un autre cachet à des chansons comme "Les Petits Nabots" qui reposent énormément sur les "niah niah" en fond lors des refrains (vous aimeriez que je plaisante, mais je ne plaisante pas. Je suis sérieux) ainsi que sur le "punch" général du groupe. Si le reste du répertoire restait relativement classiques, on a eu la chance d'avoir une interprétation du rarissime "En Hiver", à la demande de "la meuf" (sic) de Blair. Il y eut encore une reprise de King Crimson et de Joe Dassin, et même si l'effet de surprise était passé, c'était toujours aussi délicieusement déplacé et étrange.
J'ai retiré la partie "jeu de scène", mais je consacre tout de même un paragraphe aux fantastiques vêtements du groupe ce soir-là, piqué chez la mère de Blair, qui donnait un peu l'impression de transsexuels octogénaires.

TOUJOURS PAS TRÈS BON AVEC LES PHOTOS (Tante Hortense à la fin)

3ème concert : lundi dernier, au Connétable (encore, ergo version courte)

Lieu

Et bah, sans surprise, il faisait toujours aussi chaud.

Plèbe présente

Bien que la salle ait finit relativement achalandée en terme de membres présents, j'ai bien cru au début qu'on serait moins d'une dizaine à y être. Il n'y avait cette fois-ci, ni le fils de Blair, ni Emmanuel Reveneau.
J'avais la chance d'être accompagné du courageux Karnath, et de la désormais fameuse et toujours aussi somptueuse Sakhaline-tan (sus-citée en tant que "Judas" plus haut) qui avait eu la présence d'esprit de s'armer d'un éventail.

Maestria

Était-ce le contre-coup du samedi précédent, la présence de Sakhaline-tan ou tout simplement les effets de l'alcool ? Toujours est-il que Blair semblait survolté au cours du concert, chantant avec une passion qu'on lui aurait difficilement imaginé. Fait peut-être imputable à l'absence de micro, qui libérait un peu la gestuelle au cours de la chanson.
Le répertoire fut honoré comme à son habitude. "En Hiver", inauguré en live 2 jours avant, a été repris, et le morceau étant fort sympathique, il me tarde de l'entendre jouer dans sa version "originale", avec une batterie. En terme de morceaux rares, "les cowboys de Huay-Xai", composé au Laos, a eu droit à son quart d'heure de gloire. Pour ce qui est des reprises King Crimson avait été écarté cette fois-ci au profit de Brassens, preuve que comme quoi, Blair peut jouer de tout. "Le Portugais", qui concluait le concert, couplé au débordement d'énergie de Blair, clôturait le concert en beauté.
Je dois aussi reconnaître que je suis honoré d'être reconnu comme un membre "honoraire" du Peuple de Gauche, vu que Blair m'a demandé en live d'expliquer à l'assemblée ce qu'était un chenet.
Ça aussi, c'est l'expérience Blair.

PHOTO MAL FAITES TER

Ce n'est pas l'inspiration qui manque, juste la motivation ! Je vais essayer de poster des trucs plus souvent tiens. Peut-être en me fixant des conditions pour me motiver, comme me retirer le droit de me masturber tant que je n'ai posté d'articles, ce qui en ferait probablement apparaitre 3 ou 4 par jours sur le blog, et qui accompagnerait les dernières lignes de ravissantes images pour votre esprit.

Quoi qu'il en soit, à venir : un mastodonte sur lequel j'ai passé des siècles, Kafka contre South Park, le pire et le meilleur drama japonais que vous n'aurez jamais le courage de télécharger, j'en passe et des meilleurs.