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6 juillet 2010

The Exam : Passed.

Vous m'excuserez de ne pas avoir mis à jour pendant plus d'un mois, mais après un chef d'oeuvre comme The Instant Noodles Manifesto (surtout la blague sur la masturbation et le poulet), je méritais bien de me reposer sur mes lauriers et de vous laisser poster des commentaires à ma place.

Qu'est-ce que ça sera quand j'aborderai "The Baldness Elegy : Losing blood together is better than losing hair alone."

Je vais essayer de m'y remettre un peu. J'ai 3 articles en construction quand même, il faudrait que je les dégage, ça fait sale, tous ces "brouillon" dans ma liste de message.

 


 

Pour une fois, je vais parler d'un film qui n'implique pas des Japonaises qui sortent des sabres de leur fesses, ou d'Uwe Boll (même si je n'ai jamais parlé d'Uwe Boll sur Geektature tiens). J'ai rarement parlé de films biens, j'en conclus donc que tous les lecteurs de ce blog s'imaginent que je ne fais que me toucher devant des nanards achetés à 1,50€ à Boulimier. Oh Shark Attack 3, oh, L'Executeur Défie l'Empire du Kung-Fu, je n'aime que vous.

Il me serait incroyablement long, et à vrai dire, probablement assez dur de vous prouver le contraire. Mais parfois, par Peer Pressure, j'essaie de regarder des films sans mannequins en mousse dedans. Et ma foi, il m'arrive d'avoir des bonnes surprises.

exam_2009_400x300_93829

"Exam", un film de 2009. Pas la peine de faire le "ah ouais, je crois que j'en ai entendu parler" ; c'est probablement faux. Vous avez autant de chance d'en avoir entendu parler qu'un Anglais a de chances d'avoir entendu parler de Dany Boon oh putain merde bon alors disons de "L'Italien" ou de "Safari".
Et pour cause, vu qu'il s'agit d'un film anglais.

Oui, moi aussi je croyais qu'à part les Monty Python, Guy Ritchie et dieu sait quel peut être le nom du type qu'a fait Trainspotting, il n'y avait pas d'autres films britannique, (ah, y a aussi Mr. Bean et ces autres films obscurs qui ont systématiquement un "à l'anglaise" dans leur titre français et que personne ne va voir). "Exam", qui avait l'air assez prometteur explique donc son manque total de hype de sa provenance du pays des bouffeurs de boeuf bouilli.

Le plot est simple : 8 candidats passent un examen d'entrée pour bosser dans une super grosse société. Ils reçoivent en début d'épreuve des consignes claires : interdiction de parler au garde ou au surveillant, interdiction de sortir de la salle, interdiction de "détruire" sa feuille d'examen. Toute infraction sera synonyme de disqualification.

Bien que ça ait l'air simple comme ça, les choses se compliquent quand commence l'examen de 80 minutes : la feuille est complètement blanche.

exam_2009_300x447_958153

Si vous avez une moitié de cerveau qui fonctionne, vous savez à peu près à quoi vous attendre : les types vont cogiter comme des malades pour essayer de voir comment se sortir de cet exam et l'avoir, et on va en apprendre un peu plus sur chacun d'eux, et on aura le fin mot de l'histoire au bout du film, bla bla bla, du classique, pourquoi est-ce que y a des ours polaires sur l'île et qu'est ce que "la-le-li-lu-lo" veut dire.
C'est le genre de films qui me fait un peu peur, je dois admettre. En tant que grand fan du "gambling manga", j'aime bien ces idées de compétitions complètement connes où une quantité incroyables d'éléments peuvent survenir de part et d'autres, astuces sournoises du "méchant" comme coup d'éclat du "gentil". Dans la deuxième partie du manga de Kaiji, le héros joue au Chinchirorin et au Pachinko (pour les non-japanophiles, lisez ça respectivement comme "421 et bandit manchot"). Et il transforme ces 2 jeux, qui ne semblent être que de la chance et de l'aléatoire, et une battle of wits intense et monstrueusement alambiquée. Dans Liar Game, l'arc actuel fait participer les personnages principaux à une sorte de "chaises musicales", en relativement plus sophistiqué ; mais chaque chapitre réussit à me faire pendre la mâchoire un peu plus bas à chaque fois à cause du degré de complexité que le type injecte à son délire.

Mais c'est quelque chose de difficile à faire dans un film qui ne dure qu'une heure et demi. Soit c'est comme le film live de Kaiji (que vous pourrez trouver en scrollant un peu, y a un super article sur les nouilles instantanées entre les deux), à savoir un peu frustrant, parce que y a des bonnes idées mais qui apparaissent et disparaissent trop vite. Soit, comme c'est souvent le cas, le film monte en climax jusqu'au moment du "tweeeeest" vers la fin qui explique tout ce qu'on avait vu jusqu'à présent. C'est le cas plus ou moins heureux, par exemple, de mon bon ami Night Shyamalan, avec ses "Les aliens ont peur de l'eau", "Samuel L. Jackson tue des gens", ou dieu sait quoi d'autre.

Dans le cas de "Exam", les choses sont un peu différentes.

exam_teaser
"I say, this is quite the most peculiar thing I've ever seen in my life, blimey."

Apparemment, le type s'est vraiment posé des tonnes de questions sur qu'est ce qu'il pourrait arriver dans un film du genre. "De quoi est-ce que les spectateurs pourrait se douter ?". Il a soigneusement noté tout ce qui pourrait arriver, puis a décidé que faire le contraire de ce que les spectateurs attendraient, ce serait aussi trop prévisible.

Alors il a décidé de faire un peu n'importe quoi.

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Avec en plus, des FILLES qui se TOUCHENT.

Mais ce n'est pas du n'importe quoi "n'importe quoi". Ça n'est pas Funky Forest. Le réalisateur nous lance sur des pistes, et au moment où on pense qu'elles sont fausses, il s'avère que ouais, t'as raison, elles sont fausses. Alors on est un peu déçu. Puis 3/4 d'heure plus tard, on se rend compte que pas tant que ça. Puis à nouveau faux, etc.
Il y a une sorte de valse de confusion qui énerve vaguement, mais qui ne parvient pas non plus à décevoir. Arrivé à la moitié du film, on aimerait vraiment qu'une de nos prédictions s'avère vraie, parce qu'on ne sent pas assez intelligent. Ce n'est pas faute d'être logique et raisonnable ; mais le film préfère faire passer le déconcertement sur le mindblowing ; sans pour autant en faire trop pour devenir mauvais.
Un exemple simple : la plupart d'entre vous doivent déjà être en train de vous caresser le pénis (ou dieu sait ce que les femmes ont à la place) en vous disant avec satisfaction "je suis sûr que sur les 8, au moins un est une taupe de la société qui organise le concours ! Je suis tellement pro, je devrais devenir joueur de shogi avec mon QI". Je vais pas vous contredire, mais je vais être honnête : c'est une "fausse" révélation qui au final n'a qu'un impact très limité sur le reste du film. Je pourrais presque spoiler qui c'est, et ça ne changerait pas grand-chose. Dans une certaine mesure. Encore que. Rah.

Et après une heure et vingt minutes de développements plus ou moins inattendus, arrivé à la fin, on se retrouve dans un cas mi-figue, mi-raisin, où on est pas sûr d'avoir très bien compris ce qui s'est passé. Est-ce qu'on est pris pour des cons, est-ce que l' "examen" était aussi facile que ça ? Ou est-ce que c'est plus complexe, est-ce que les références vont plus loin ?
A part en allant se clasher avec des types sur imdb, difficile d'en savoir vraiment plus. Et c'est alors que je cherchais fébrilement de possibles interprétations que mon verdict sur Exam m'est apparu clairement.

Exam est un bon film.

Il faut se rendre compte que ça ne part vraiment de rien. Aucun des acteurs n'est connu, à part la blonde, vaguement ; tous les autres ont une cinématographie qui sent bon la sauce lipton, voir qui sent bon le rien du tout. Le scénariste n'a apparemment jamais rien fait de sa vie avant, le réalisateur n'est pas en reste non plus.
C'est un film anglais réalisé en huis-clos, avec exactement dix acteurs, ni plus, ni moins. Certains n'ont quasiment aucune ligne de dialogue (voir effectivement AUCUNE). L'humour n'est pas grandiose, on dirait qu'on a laissé quelques plotholes ici et là juste pour nous donner l'occasion de bitcher, et le final n'est pas renversant.

Mais c'est parce que le film est très bon pour brouiller les pistes. Comme souligné plus haut, dans les films de Shyamalan (que je déteste cordialement, mais dont j'ai quand même maté 3 films et demi), la fin se suffit quasiment à elle-même : tout le film tourne autour d'elle.
Mais Exam est incroyablement plus subtil. Il est impossible d'essayer de considérer la fin comme quelque chose à part ; elle est ce qu'elle est parce que tout le reste du film est ce qu'il est. Et ce qu'est le film, la majeure partie du temps, c'est quelque chose qui rend perplexe mais qui reste cohérent, de la pellicule intelligente mais dur à saisir, qui nous pousse à nous attarder un moment sur ce que les personnages font et veulent. À l'inverse d'autres films similaires qui reposent sur des révélations à trouer le cul, Exam ne s'est pas fait en commençant par être réfléchi par la fin. Chaque élément de la trame a son importance, le début autant, si ce n'est plus, que la fin. 

Exam n'est pas un film dont on sort en se disant "ouah génial" ou "meilleur film EVER". C'est une sobriété bien plus british qui accompagne son final, une curiosité amusée teintée par la légère frustration de cette impression de cocktease qu'on a eu tout du long et dont on n'est pas sûr qu'elle soit complètement satisfaite. Exam est un film incroyablement rare, dans le sens où il fait vaguement réfléchir à ce qu'on a vu, et ce uniquement sur le côté narratif, sans messages derrière.

Il faut donc le voir avec un oeil préparé à ne pas être projeté vers l'avant par une explosion de cerveau. Ce n'est pas un final "grandiose" à la Usual Suspects. Ce n'est pas une impression de "je pisse dans mon froc tout le long du film mon dieu qu'est ce qu'il se passe" comme quand Kaiji déplace la croute terrestre pour mieux jouer au pachinko. Ce n'est pas non plus du "nando desu ka watashi wa ore tama lolololololwwwww" à la Funky Forest.

Exam se contente d'être un bon film, à sa façon. Surprenant et ingénieux. Nettement plus que ce que je demande aux films que je regarde d'habitude, auxquels je ne requiers qu'un prix inférieur à 5€ et un boobshot dans le premier quart d'heure. Il m'est définitivement de plus en plus difficile de détester les Anglais.

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Note : L'impression du rédacteur est peut-être altéré par son visionnage récent de "Shrek 4" en 3D.

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Commentaires
R
Idem en fait.
Z
>Insinuant des images non-cliquables.<br /> <br /> Mais très bon article, ceci dit, j'avais effectivement jamais entendu parler de ce film. Je sais quoi faire un de ces soirs.
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