Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Geektature
Geektature
Publicité
Derniers commentaires
21 février 2008

Vent en poupe ou Vent en pire ?

C'est parfois sympa d'avoir des bonnes surprises avec un jeu. Ca faisait même longtemps que ça ne m'était pas arrivé.

Attention, par bonne surprise, je ne pense pas à des trucs comme "ouah, Smash Bros Brawl est vraiment bien." Je veux dire, ce n'est pas une surprise. Je savais bien que ce bon sang de bon jeu me tiendrait en haleine pour les prochaines années. Une bonne surprise, c'est quand je commence à jouer à un jeu en étant moyennement convaincu, et que je me rend compte qu'il est déjà 4 heures du matin, et que j'ai jamais été aussi peu fatigué de ma vie.

Là en l'occurence la surprise est encore meilleure, car il s'agissait d'un jeu pc, et d'un western rpg qui plus est, qui est un genre de jeu contre lequel je n'ai rien mais auquel j'ai toujours eu beaucoup de mal à accrocher. Je l'avais donc installer principalement pour la hype et pour la curiosité, me disant que si un jour j'aurais besoin de quelques Go de libres sur mon PC pour retélécharger Akagi, le jeu qu'il faudrait que je désinstalle ne serait pas long à trouver. Ah ! la bonne blague. Au final, mon postérieur ne s'avèra en rien similaire à un gallinacé.

vampire

Vampire : the Masquerade : Bloodlines (ouf) est un jeu adapté du jdr, Vampire : la Mascarade, dont l'idée est de placer les joueurs dans la peau de vampire dans un monde moderne. Je ne connaissais pas vraiment l'univers avant d'installer le jeu. Le peu que j'en savais remontait à une brochure publicitaire pour divers jeux de rôle que j'avais feuilleté pendant une semaine durant des vacances qui s'éternisaient il y a bien longtemps. Autant dire qu'outre la hype sur le sujet, il n'y avait pas grand-chose qui me poussait à m'investir à fond dans le jeu.

Et pourtant, j'ai rarement autant accroché à un jeu dont je savais si peu. Tout n'est pas bon, et si il y a quelques jours j'aurais hurlé au monde entier que le jeu parfait avait été enfin trouvé et que c'est plus la peine d'en faire, j'ai pu tempérer un peu mon jugement depuis. Mais ça reste un jeu excellentissime, d'autant plus qu'il n'a jamais eu le succès mérité.

vampire2

Le jeu a été fait par Troïka Games, qui évoquera peut-être quelque chose à des gens qui s'intéressent aux vieilleries sur PC. Aux autres, c'est à dire aux gens normaux, le nom ne dira probablement grand-chose. Il s'agit d'une boite responsable d'Arcanum pour ne citer que lui (ils ont fait que 3 jeux, de toute façon) et entre autre constitué d'anciens de Fallout 2. Ca commence peut-être à vous parler un peu plus.

Vampire : Bloodlines vous permet donc d'incarner un vampire dans un contexte contemporain, pour votre plus grande joie. Attention, être un vampire ne signifie pas que vous pouvez vous transformez en chauve-souris, faire ce que vous voulez tant qu'il fait nuit et vous réduire en tas de cendre à cause d'eau bénite, de croix ou d'ail. Une bonne partie de ces croyances sont, d'après les protagonistes du jeu, inculqués de façon indirect aux humains par la bonne grace des vampires, histoire de cultiver les préjugés et de garder les mortels à bonne distance de la vérité.

Votre vampire commence donc un peu sa nouvelle vie (ou mort) comme un humain normal. "Normal", d'autant plus que votre transformation remonte à très peu de temps, et que vous êtes lancé dans le monde des humains tels quels, sachant juste que vous dresser contre la Camarilla, sorte d'organisation de vampire veillant à ce que l'existence de ces derniers reste bien caché des mortels, vous vaudrait un sort bien funeste, impliquant une grosse épée et votre tête. Et le reste de votre corps.

La création de personnage est un peu destabilisante, dans le sens où on est d'abord impressioné par les possibilités : 7 clans de vampire différent, et dans chaque cas la possibilité de choisir un sexe ou l'autre. Mais aucune modification du physique n'est possible, et au final on se retrouve avec seulement 14 possibilités. Alors certes, certains clans voient leurs membres assez typés (les malkaviens, les nosferatus, le gangrel mâle . . .) mais d'autres sont quand même outrageusement génériques et auraient pu bénéficier d'un peu plus de présence (gangrel femelle, tremere mâle . . .) . Mais ça ne gêne pas vraiment, car comme l'ont avancé les programmeur les skins téléchargeables ça existe et au moins c'est pas à nous de les faire on reste la majorité du temps en première personne. D'ailleurs chaque personnage a quand même des "variantes" de costume grace aux armures à acheter dans le jeu, ce qui est toujours ça de pris.

nosferatu
Le clan Nosferatu prouve que "Féminin" ne rime pas du tout avec "sexy" , même en le prononcant avec un accent bizarre comme le ch'ti ou le picard.

Une fois ceci-fait on alloue les stats principales, qui sont divisés entre "physique" , "social" et "mental", puis quelques points dans des compétences plus ciblées, et enfin en améliorant une de nos trois capacités spécifiques au clan. Et on est prêt pour l'aventure !

Et quelle aventure. C'est un peu le point fort de VtM : Bloodlines. Alors certes, le scénario suit un déroulement assez classique, mais a quand même un certain nombre de climax, et les personnages rencontrés ont tous des petits secrets, des petites envies, et des petites trahisons à nous faire partager, ou pas.

Les NPCs et les dialogues qu'on a avec eux contribuent énormément à la qualité du soft, tant ceux-ci sont parfaitement doublés et intelligents. Les répliques de votre personnage pouvant varier en fonction de son sexe, de ses "capacités" sociales et surtout de son clan, les échanges d'une partie à l'autre sont grandement modifiés, et il est drôle de passer d'un charismatique Toréador qui peut mettre à ses pieds tout être possédant une libido à un Nosferatu tellement ignoble qu'une bonne partie des réactions que les gens auront en vous voyant pourront se résumer à des cris d'horreur.

vampire3
Même si en fait c'est un peu dur de trouver un bon exemple.

Il y a toute une ambiance aussi. Chaque lieu est bien travaillé, même si on peut regretter un peu l'étroitesse des "villes". L'hotel hanté a de quoi foutre vraiment les boules, et la demeure du seigneur Malkavien, manoir peuplé par des dégénérés en latex que vous affronterez sur fond de journal de bord d'un vampire psychanalistes qui sombre de plus en plus dans la folie est un moment assez grand.

malkavien
Les Malkaviens ont le goût du discret.

Pourtant, il faut bien avouer que le jeu a ses faiblesses. Les personnages sont profonds, le scénario est bien ficelé, et comme je l'ai dit, une bonne partie du plaisir de jeu provient de son ambiance assez unique. Mais voilà, il y a le gameplay.

Non pas que les choses soient moches voire carrément immondes. Mais c'est là où les failles se situent. D'abord, les combats. Si les combats avec armes de tir se rapprochent de FPS classiques (avec l'intrusion de votre capacité de tir pour la taille du réticule et l'efficacité des armes, ce qui est pas mal) et n'ont rien d'insupportables, les combats de melee sont outrageusement brouillons, entres autres à cause de l'aspect un peu "échange de coups chacun son tour". Même si vous martelez le bouton de garde une fois votre petit enchaînement achevé, l'ordinateur aura toujours la priorité pour vous coller des roustes à son tour dans la tête. Et même si il y a plusieurs possibilités de types d'attaque grace aux touches fléchés, ça reste très succint et les différences sont mineures. En bref, les combats de melee sont une catastrophes.

Un autre petit problème vient de l'impact des dialogues sus-cités plus haut sur l'histoire. Alors certes, tout le blabla est fort bien pensé, fort bien écrit et tout, malheureusement il a au final assez peu d'influence sur la manière dont les évenements vont se dérouler. Le jeu possède 4 fins, mais à moins d'avoir vraiment voulu se faire détester de certains personnages, le chemin à choisir à la fin peut être sélectionné librement, même si vous n'aviez pas spécialement eu d'affinités avec telle ou telle faction. C'est un peu dommage, car au final, autant l'aspect purement "roleplay" des dialogues est hautement appréciable, autant on aurait apprécié que ceux-ci aient un peu plus de poids scénaristiquement.

Mais avouons-le, le plus gros, gros, problème de VtM : Bloodlines, ce sont les bugs. Attention hein, je ne parle pas juste de bugs rigolos, comme des cadavres qui dansent ou des avions qui tombent du ciel. Je parle de lourd, de crash, de retours sous Windows en veux-tu en voilà, de personnages coincés, et tutti quanti.
A ma connaissance, aucun patch, officiel ou pas, ne permet de résoudre tout ça. Dans les trucs cocasses notons qu'avec le jeu en français et le patch officiel, il m'était impossible d'acheter des armures, et certaines armes qu'un npc m'annoncait triomphalement avoir récupéré n'apparaissait pas. Une fois le patch non-officiel installé, ça s'est remis un peu dans l'ordre, même si le nombre de crashs continuait aussi joyeusement, quand bien même venais-je d'allumer l'ordinateur.

Et puis je ne sais pas si on peut cataloguer ça comme un bug ou non, mais grand dieux, que les ennemis sont cons. La partie "furtivité" du jeu est une catastrophe comme j'en ai rarement vu. Soit les ennemis ont des rayons lasers à la place des yeux, ou des yeux à la place de leurs fesses, soit ils vous foulent du pied en répétant en boucle "huh where is he ? I lost him" et en revenant vers vous des que vous bougez un peu pour vous remarcher dessus des que vous redevenez immobile. C'est là le principal défaut, même si on peut aussi remarquer que les ennemis font preuve d'un instinct de survie moyen (ils se content souvent de se mettre à couvert sans bouger, une poignée seulement ayant la présence d'esprit de reculer lorsque vous vous avancez vers eux avec une hache dans la main et aucune présence de bois à proximité) .

C'est dommage, car si il n'y avait pas eu ces petites faiblesses, on aurait juste eu là un jeu énorme, colossal, magnifique. En l'occurence, il est génial, grandiose, super bien foutu. Ce qui est déjà pas mal. En fait, il faut voir ça comme un Suikoden : un jeu buggé (remplacer "buggé" par "trop facile" pour les Suikoden) qui sert avant tout de support à l'ambiance qui l'habite. C'est en faisant cette petite concession qu'on peut profiter au mieux de Vampire : Bloodlines. Et ça en vaut le coup.

1200646314052

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Bouge tes fesses et dépêche toi de graver ce DVD bon sang !
Publicité