Hier soir, hauts faits politiques.

J'espère que, comme moi, vous avez passé votre soirée d'hier à regarder l'Eurovision en rangeant vos cartes Magic. Si ce n'est pas le cas, vous avez râté quelque chose.

Il y a eu beaucoup de choses intéressantes. Bon pour que je puisse parler de moi quand même, la première fois que j'ai vu l'Eurovision, je n'ai vu que les votes. C'était à une époque reculée où des pays d'Europe de l'Ouest avait encore une chance d'être plus de 4 à passer aux finales, et c'était très représentatif de la politique à l'époque. On s'étonnait des Anglais qui donnaient des points aux français, puis on ricanait en voyant que le Portugual et l'Espagne s'accordaient leurs maximums de points mutuels. Je crois que, pour la première fois de mavie, cela a éveillé ma conscience politique.

Mais hier soir, tout n'était pas désagréable non plus. J'ai eu la chance d'arriver à la performance des Fatals Picards, habillés par Jean Paul Gauthier, dans un kitsch rose assez incroyable, mais qui n'a que très peu marqué les foules (les Français étaient avant-derniers, à égalité avec les Anglais, et juste devant les pauvres Irlandais). Le reste des chansons oscillaient entre le "pas trop mal pour de l'Eurovision" et "parfaitement ce qu'il fallait pour de l'Eurovision", regroupant nunuches et groupes "décallés". C'est au final une Laurence Boccolini serbe qui a gagné après avoir fait une chanson complètement oubliable, malgré la présence remarquée de Roumains polyglottes et de guimbarde Bulgare, je crois.

On retiendra surtout la performance des bons deuxièmes du classement, l'Ukraine, qui avait envoyé son transsexuel vedette pour représenter son pays (rigolez pas, je crois bien que c'est une figure assez reconnue là-bas, il faudrait que je retrouve le Courrier International où ils parlent d'elle . . . , euh, de lui . . . , enfin, là où ils en parlent). Preuve que l'Ukraine est, entre sa représentation musicienne et son premier ministre, un pays au final vachement fun, malgré les apaprences.

Mais encore une fois, ce sont les manoeuvres en coulisses qui étaient impressionantes. La Turquie a confié tout ses points à l'Arménie, alors que les troublions de l'UE, la Grande-Bretagne, la France et les Pays-Bas ont confié leurs 12 points (le maximum, donc, pour les malheureux peu au courant) à la-dite Turquie. La même Turquie a même été particulièrement sympathique avec les Grecs, si je m'en souviens bien.

Il n'est pas à douter que l'échiquier politique sera profondément bouleversé, après cette nuit mémorable du 12 Mai 2007.