Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Geektature
Geektature
Publicité
Derniers commentaires
2 octobre 2009

"Gahahahaha. Let me show you my ultimate weapon !"

J'avais commencé à rédiger un article prestigieux, fantastique, immense, qui aurait probablement été mon article préféré de Geektature pour 2009 (titre pour l'instant disputé entre l'article à propos du papier sur les minorités dans les jeux vidéo et la review en Haiku de Akikan). Un truc vachement profond sur la condition du geek à l'orée de l'année 2010, qui aurait déclenché des rires, de la réflexion, du trolling, des larmes, et toutes ces choses que les autistes ne ressentent pas. Il y avait même des dessins faits maison pour accompagner ça, dont un dans lequel il était question de "s'étouffer avec un sac de bites".
Je sais que mon père l'a vu, et je tenais à m'en excuser auprès de lui.

Mais ça m'a pêté dans les mains 2 fois, et bordel, tant pis. Pour le moment.

L'autre article que j'avais en tête propose malheureusement un contenu nettement amoindri en terme de matière à réflexion. Mais je vais quand même ajouter une petite introduction pompeuse, histoire de me faire une justification intellectuelle.

Vous avez surement un lieu commun qui vous énerve. Ces expressions toutes faites, balancées comme des vérités incontrables, qu'on nous a tellement ancrées dans le crâne.
Il y a par exemple le fameux "Pense aux centaines de gens plus malheureux que toi" qui semble toujours particulièrement approprié quand quelqu'un déprime. Sauf que non. Il faudrait vraiment être un monstre qui se repaît de la souffrance d'autrui pour trouver le moindre réconfort dans le malheur des autres. Si un être comme ça est déprimé, c'est probablement bien fait pour sa gueule. Il y a aussi ce côté désagréable qui laisse sous-entendre qu'on ne veut rien avoir à faire avec ce malheur. On ne s'implique pas personellement, on laisse des centaines de petits sommaliens le faire à notre place. Ils seront bien au chaud dans l'abcès.

Mais ce n'est pas mon expression "favorite". Il y en a une autre, par laquelle je suis plus souvent visée, et qui n'est peut-être pas la plus impopulaire. C'est le fameux "Si tu faisais des efforts, tu pourrais réussir sans problèmes."

Tellement de choses fausses que ma tête m'implore d'arrêter d'y penser. Evidemment, dit comme ça, c'est très con. Ca laisse présager qu'il y a une sorte d'autorité supérieure qui tient un journal des efforts fournis et qui récompense en mesure de ceux-ci. Une idée pareille fait pleurer le petit Jésus et fait bien rire Nietzsche. C'est bien démago, ça veut faire croire à l'égalité des chances, ça met sur un piédestal ceux qui réussissent et ça repousse discrètement du pied les autres.

Il est aisé de prouver que c'est faux. Vous pouvez passer votre vie à essayer de déplacer des montagnes par votre pensée (personellement, j'ai abandonné au bout de 15 minutes) et la seule chose qu'il vous restera dans votre lit de mort (ou plutôt, votre cairn de mort), ce sera le goût de l'échec. Vous pouvez étudier à fond la neurologie, la géologie, la météorologie, le zoroastrisme, bref, tout ce que vous voulez et qui pourrait vous aider, mais vous n'y arriverez jamais.
C'est un exemple vulgaire, mais il permet de développer quelque chose d'intéressant : les efforts ne sont pas vains. Mais ils n'augmentent pas les chances de réussite, ils les multiplient. Dit comme ça, ça a l'air presque mieux. Mais malheureusement, quelque chose qui a zéro chances d'arriver restera toujours à zéro, quel que soit le taux d'effort qu'on investit dedans pour multiplier ses chances.

Lentement mais surement, on se rapproche du sujet principal de l'article. Il est des achèvements dont la chance de succès ne fait aucun doute. Quelqu'un possédant tout ses os, tout ses nerfs et tout ses sens peut raisonnablement espérer être capable de mettre un pied devant l'autre. Ca va de soi, ça fait quoi, 700 000 ans qu'on s'entraîne ? En revanche, même un optimiste désespéré aura bien du mal à me convaincre qu'en faisant des efforts, je pourrais trouver le boson de Higgs. Et ce n'est pas de la mauvaise volonté, j'adorerais le trouver. Et j'y consacre bien quelques heures par jour.

Cela délimite des seuils assez clairs. Mais ce qui est intéressant, c'est les limites que chaque personne se fixe, et à partir desquelles elles considèrent qu'il est inutile de faire des efforts. Pour moi qui ait cotoyé un certain nombre de personnes issus de milieux sociaux et culturels aux antipodes les uns des autres, je trouve ça même fascinant.
Pour les winners, la barre se situe haut, très haut. En fait, ils ne parlent jamais de ce qu'ils ne pourraient pas faire, parce que ce n'est pas un sujet dans lequel ils sont à l'aise. Quand ils disent "ça, j'y arriverais jamais", ils parlent en général de quelque chose dont vous n'aviez même pas idée de l'existence.
Et plus on descend, moins ça vise haut. Il y a ceux qui visent un boulot en particulier, mais qui savent que ce n'est pas à leur portée. D'autres n'en arrivent même pas là : dans leur cas, ce sont carrément des études qu'ils jugent inacessibles. Evidemment, ça ne se limite pas qu'au parcours professionel. Ca se ressent aussi dans les hobbys (ou au moins une majorité d'entre eux) voir même, dans les grands moments de désespoir, dans la vie privée .

Ce qui est fantastique, c'est que chaque personne est différente, a son propre parcours, eu ses propres expériences, a été influencé par diverses personnes, et surtout, a eu une éducation et des gènes qu'il n'a pas choisi (retirez "et des gènes" si vous jugez ça trop eugéniste). De ce fait, personne n'a tort, personne n'a raison, et il serait prétentieux de vouloir avancer le contraire. Quand on s'adresse à quelqu'un pour lui vanter les mérites des efforts, il ne faut pas perdre de vue qu'il n'y a souvent pas de dénominateur commun entre lui et vous. Vous dîtes qu'il peut le faire, que d'autres y sont arrivés avant lui. D'accord, mais plein d'autres n'y sont pas arrivés. Et si vous faîtes l'apologie de l'effort, cela vous retire aussi d'office le droit de vous plaindre de ne pas réussir. Parce que ça a l'air si simple, quand vous le dîtes.

Evidemment, il faut prendre tout ça avec des pincettes. On parle de gens ici, et donc la généralisation a ses limites. Il y a bien sur des exemples de "génies gachés", même si ils sont probablement plus rares qu'on voudrait le croire. De même, je ne fais pas l'apologie du fatalisme. Comme je l'ai dit au début : les efforts ne sont pas vains. Mais certains objectifs demeurent inatteignables. Que d'autres l'aient fait avant ne les rend pas forcémment plus accessibles pour autant. C'est parfois même l'inverse.

Il faut donc prendre ses précautions. L'empathie est une qualité bien nécessaire, mais même avec, ce n'est pas toujours suffisant. Cela dépend d'autres choses, comme l'irritabilité de l'interlocuteur, son passif, son sens de l'humour. L'un dans l'autre, tout ce qui forme son échelle de valeurs, et nous voilà revenus à ces histoires de limite. En tant qu'être humain, une simple phrase mal placée peut vous rabaisser lourdement dans l'estime de quelqu'un d'autre.

. . .
En tant qu'être humain, une simple phrase mal placée peut vous rabaisser lourdement dans l'estime de quelqu'un d'autre.

. . .

En tant qu'être humain, une simple phrase mal placée peut vous rabaisser lourdement dans l'estime de quelqu'un d'autre.

. . .

Hm.

Tout ça pour dire que j'ai joué à un jeu hentai vachement bien y a pas longtemps.

rance2

Sengoku Rance est un jeu de stratégie-RPG développé par Alice Soft. Pour moi qui me targue d'avoir quelques connaissances en matière de jeu vidéo en général, je dois avouer que j'ai des lacunes en ce qui concerne la production de jeux hentai (lacunes que je ne me presse pas vraiment de combler, je l'avoue). En fait, je n'en ai joué qu'à 3. Duel Savior (mes fans les plus hardcore, ils sont facilement une dizaine, se souviendront avec émotion de la review que j'en avais fait sur mon ancien "site" *rires enregistrés*), qui reste probablement un des meilleurs beat'em all auquel j'ai jamais joué. MoeSim1942 (un nom qui fait rêver), un "Hearts of Iron" light AVEC DES LOLIS (je me souviens avoir causé de sacrés mindfucks avec cette déclaration) qui, malgré un gameplay assez simpliste, se laissait jouer (jusqu'au moment du plan Barbarossa, où c'était game over assuré dans les 10 tours qui suivaient), et qui avait le mérite de ne pas abreuver le joueur de séquences H. Et Sengoku Rance, apparemment issu d'une très longue lignée de jeux pornos, bah c'est le troisième.

Je ne compte pas Saya no Uta, que je vois plus comme une VN vraiment bien scénarisée dans laquelle les types ont foutu du sekse juste pour la valeur ajoutée, ou Phoenix Drive, que je vois plus comme une ode à l'engrish dans laquelle le sexe n'est là que pour rajouter au burlesque déjà immense.

rance

Et je n'ai pas honte de l'avouer : j'y ai joué des heures et des heures, à ce bon sang de jeu. Le pitch est simple : Alors qu'ils passent leurs vacances au Japon, Rance et son esclave sexuel, Sill, se retrouvent on-ne-sait-comment à aider Oda Nobunaga à unifier le Japon. Enfin, un Japon légèrement modifié par rapport à celui qu'il y avait à l'époque, mais en gros, le même. Et voilà, les scénaristes peuvent rentrer chez eux s'amuser avec leur fleshlight.
Bon, j'exagère un peu. Il y a une vague histoire de puissance démoniaque à l'oeuvre derrière tout ça, ce qui permet d'accélérer le jeu vers la fin, parce que conquérir tout les territoires un par un, merci bien. (Il y a un super raccourci à ce propos vers le 100ème tour, avec un "Quelque mois plus tard et après des batailles acharnées, la plupart des territoires du seigneur des démons sont passés sous votre contrôle", et vlan, d'un coup d'un seul, vous contrôlez 75% de la carte sans avoir rien fait).

rance5

Le principe du jeu en lui-même est simple, et rappelle un peu RotK : Vous avez une carte du Japon, sur laquelle vous pouvez faire diverses actions. Il y en a une quantité assez incroyable : Augmenter les infrastructures de vos régions pour vous permettre de gagner plus d'argent, chercher des donjons à explorer, sympathiser avec vos généraux, déclarer la guerre à des régions avoisinantes, etc. Chaque décision consume un "action fan" quelle que soit le niveau d'importance de celle-ci, et sachant que vous n'avez que 2 éventails au début de votre partie, il faut très vite trouver un rythme correct pour gérer son armée, et ne pas faire de choix précipités.
Il serait assez rébarbatif de faire un compte rendu complet du jeu. Et cette bète phrase n'est pas là que pour justifier ma fainéantise : c'est en fait un aveu. Ce jeu est immensément RICHE. Je n'aurais jamais cru ça d'un jeu hentai, mais le panel de possibilités d'une partie à l'autre est immense. Les pros considèrent qu'il est possible de compléter le jeu à 100% en 4 parties de mode histoire + 1 du mode "free", mais c'est complètement faux, à moins d'être un demi-dieu ou de tout faire avec une FAQ sous le nez. Et encore . . .
Pour débloquer toutes les scènes, les CGs, et surtout, les "character clears" et les niveaux de difficulté, comptez probablement 6 ou 7 parties.

Sengoku_Rance___sp10

Des exemples des possibilités dans le jeu ? Au début de la partie, vous vous retrouvez très vite attaqué par deux ennemis. Une fois que vous les battez, les généraux principaux se retrouvent dans votre prison, prèts à être recrutés.
On pourrait s'attendre à quelque chose d'équivalent pour chaque adversaire/région que vous affronterez, mais le jeu nous prend vite par surprise. Certains personnages ne sont recrutables qu'au deuxième playthrough, déjà. Mais d'autres variantes entrent en compte, comme les officiers ennemis que vous capturez, le nombre de tours que dure la bataille, les autres pays contre lesquels vous êtes en guerre, etc. Il y a une quantité de variables assez énorme et il est étonnant de voir à quel point les développeurs ont bien ficelé leur truc, de façon à ce que voir l'ensemble des scènes est archi-compliqué. A plus forte raison, sans utiliser de FAQ, mais là on touche carrément au masochisme.

Après, évidemment, le jeu a quand même ses quelques défauts. Je m'extasie sur les choix proposés, mais il y a aussi le contre-coup apporté par ceux-ci : le jeu vous place parfois dans des situations dont il semble quasiment impossible de se tirer. A partir de votre deuxième partie, vous avez la possibilité d'entrer dans des routes IF, où le scénario devient plus centré sur des personnages secondaires que vous avez privilégié. Celui de Yamamoto Isoroku est complètement démentiel, vous mettant soudainement en guerre contre 3 ou 4 ennemis en l'espace de 2 tours, sans préavis. De même, certains personnages qui pourraient sembler protéger par leur importance dans le scénario se font parfois définitivement décalquer, sans possibilité de les récupérer après. On peut recharger la dernière autosave évidemment . . . mais on se sent quand même un peu con. Le nombre de personnages réellement "importants" pour le scénar se compte sur les doigts d'une main, et leur mort sur le champ de bataille revient en fait à un game over (parfois même si vous avez gagné la bataille en question. Je ne vous parle pas de la haine que ça peut occasioner).

Mais ce ne sont que des défauts assez mineurs, qui contribuent à l'ambiance assez hardcore/wrpg du jeu. La plus grosse plainte, surprenamment, est peut-être dû au côté hentai.

rance3

Comme je l'ai dit, je n'ai pas beaucoup joué à des jeux hentai. Dans Duel Savior, le nombre de scènes est, j'imagine "dans la moyenne". Dans MoeSim, c'était carrément plus éparse, je n'en ai vu que 2 en tout, et j'y ai pourtant pas mal joué.

Dans Sengoku Rance . . . C'est autre chose. C'est peut-être aussi parce que là, le jeu est traduit intégralement. Mais bon sang, ça n'arrète pas, et même si les CGs ne sont pas si fréquentes, le héros ne parle que de ça, tout le temps. Si vous avez des amis assez dérangés pour vous regarder jouer à un jeu hentai, et qui EN PLUS, sont alcooliques, essayez de faire un jeu à boire où vous devez prendre un shot dès que "Hyper weapon" (une belle image pour désigner le phallus du héros), "Love juice" ou "Imperial Juice" (je ne vous fais pas de dessin) sont utilisés. Vous allez vite finir à l'hosto.
De ce point de vue, c'est d'une lourdeur pas possible. Le côté RPG/Dating-Sim avec ses officiers n'est pas inintéressant, mais il faut avouer que les 3/4 de ces petite scenettes sont réservées à des personnages de sexe féminin. Et que 100% de ces scènes, quasiment, aboutissent sur des scènes pornographiques. Qui sont longues. Tellement longues. C'est seulement au bout de plusieurs heures que j'ai découvert que laisser enfoncer ctrl permettait d'autoskipper toutes les scènes, même celles qui n'avaient pas encore été vues, ce qui est un life-saver.
Et si la majorité est relativement "soft" au niveau du contenu (il y a beaucoup de viol, mais, (un peu à l'instar de la vraie vie), dans les jeux hentai, les filles finissent forcémment par adorer ça) il y a quand même quelques scènes qui bordent, voir touchent carrément au guro (pas extrême, mais pas gentil non plus). Et pour la seule scène vraiment lolicon du jeu, il y ont mis les moyens. Des années passées dans les pires endroits d'Internet m'ont fait perdre suffisemment d'humanité pour pas que je me sente plus choqué que ça, mais pour les néophytes, ça peut légèrement révulser.

Ce lien vers Shintaro Kago plus haut n'est pas complètement anodin. Un peu comme avec lui, je me tuerais à répéter les vertus de Sengoku Rance, mais il y a fort à parier que ce sera ignoré par une grande partie des gens, ne serait-ce que pour le concept de jouer à un jeu Hentai. J'imagine que pour beaucoup de personnes qui ne font pas de concours de waifu sur leurs blogs, c'est une limite qui ne se dépasse pas. C'est dommage.

rance4

Mais bon. Ce n'est pas dramatique non plus.

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Et je trouve ça toujours funky de voir des gens qui ont le Fluide, et qui ne connaissent de facto rien aux difficultés des gens qui ne l'ont pas; essayer d'imposer la vision des choses que leur confère leur petit monde perso où tout est facile ^^.
C
Si c'était un vrai proverbe arabe, tu aurais pu au moins rajouter "al-Hamdu lil-lah" derrière.<br /> <br /> Sinon, moi, je suis d'accord avec le Geektateur, bien sur, et j'irais même jusqu'à dire que certaines choses dites dans ce message sont absolument golden, comme par exemple, le fait que les efforts multiplient les chances de réussite, mais que si celles ci sont zero à l'origine, ben ça fera toujours zéro au final.
N
« Qui veut faire quelque chose trouve un moyen.<br /> Qui ne veut rien faire trouve une excuse. »<br /> <br /> Proverbe arabe
Z
Aller chez Tchako ? Demande maintenant, obtiens le dans 8 ans.
C
Même erreur que Zali, j'ai oublié de mettre dans mon message que le jeu a l'air bien effectivement. Peu de chance que j'y joue un jour malheureusement, trop fainéant pour ça. Par contre, je veux bien venir chez toi pour boire des bière et te regarder jouer :p
Publicité