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31 mai 2006

Lappalienen für einen Massaker.

*WARNING : HUGE RACONTAGE DE VIE APPROACHING.*

Comme promis, voilà la grande et belle histoire de l'épreuve d'allemand oral renforcé du grand Chaco. Sang et sueurs furent bien évidemment au rendez-vous, dans des circonstances des plus éprouvantes. Approchez-vous, et écoutez bien cette histoire qui tient du cauchemar !

Nous sommes hier . . . enfin, non, mais bon, vous comprenez où je veux en venir. Bref, hier soir. Je prépare mon sac pour le lendemain, il est environ 23 heures, GMT + 1. Et puis, "paf", gag, ma liste de textes a disparu. A peine paniqué, je cherche tranquillement partout sur mon bureau pour la retrouver. Elle ne peut pas être loin, de toute façon . . .
3/4 d'heure plus tard, j'ai tellement fouillé dans mes papiers que j'aurais pu rédiger un mémoire sur ma terminale. Pourtant, elle est purement et simplement introuvable.
Pas de problème, il est à peine Minuit, j'envoie un texto à une camarade de classe "tu vas me tuer, mais tu peux ramener la liste de textes à 8h30 demain à Chatillon-Montrouge ?" . Voilà, je peux me coucher, l'âme tranquille . . .
Ah et allez, pour la sécurité, je la bippe, pour être sur de la réveiller si elle se pieute.
Son portable est éteint. Eeeeeet merde !

Coup de pression, énorme. Je commence à baliser. Si elle se lève tard, qu'elle rate mon message, je suis mort. Je respire un bon coup, SMS, hop, je demande à ma femme de demander à une autre camarade dont le numéro m'était inconnu de ramener la-dite feuille . . . ah oui mais là, selbe Problem, qui me dit que la fille en question est chez elle, ou qu'elle ne doit pas partir avant passer une épreuve de je sais pas quoi je ne sais où. Bon, on se remet à chercher, vainement.
Vers Minuit 30, autre coup de stress. Mardi. Le jour où les poubelles de ma chambre sont vidées. J'ai dégagé plein de papier aujourd'hui, est-ce que j'aurais été assez con pour jeter ma feuille ?
Pas de problème, tel un Global Gladiator ou Boogerman des temps modernes, je décide d'aborder la classe la plus ultime qui soit : j'enfile rapidos mes pieds dans mes belles baskets sans les mettres complètement, et je me dirige rapidement vers les poubelles, que je commence à ouvrir à la lueur des lampadaires.
Coup de bol, enfin, façon de parler . . . personne ne passe dans la rue pendant que je m'évertue à cette noble tâche. Deux-trois bagnoles passent, mais qu'est-ce qu'ils peuvent bien voir en un éclair ? A part un type qui déchire un sac plastique à côté de poubelles ? N'empêche que j'ai pu faire du recyclage, vu que certains papiers étaient dans la poubelle marron et pas la jaune. Mais je disgresse.

Evidemment, je ne trouve rien, et ma mère, m'ayant entendu, vient et me demande ce qui se passe. Ma mère est au stress ce que l'armée du Salut est aux dons : elle donne plus que ce qu'elle reçoit. On se remet à fouiller dans ma chambre, pendant environ une demi-heure. Je suis sur le point de pêter une durite, je décide alors de tout laisser tomber et de re-essayer demain matin à appeller des gens. Tout ça pour une putain de liste de textes, en plus.
Je prend des granules pour calmer, et je m'endors difficilement dans un sommeil sans rêves.

Le lendemain matin, 7h00, GMT + 1 toujours, je crois. Je mange mes corn flakes dans du candy-up, puis je recommence une série d'appels. Je subis les mêmes vagues de vent de la part du portable de ma camarade, je commence donc à appeller son domicile. Je tombe sur une voix fémine que j'attribue, à juste titre, à sa mère. Après quelques présentations et excuses, s'ensuit une conversation surréaliste, surtout à 7h15 du matin.
" - Est-ce que L---- est là ? (L est une fille, donc, et non pas un détective dont personne ne connait le visage . . . enfin, bref)
- Ah, non, il est parti en Calédonie ! (d'un ton extrêmement sérieux)
- [silence géné] . . . heu, L---- ?
- bis repetitam
- Non, je parle de L----- !!!!
- Ah ! Elle passe un examen aujourd'hui, je crois !"
Je suis sur le point de . . . de je sais pas, en fait. Je n'ai pas de raison de m'énerver, de devenir fou, de me réjouir. Je ne comprend plus du tout ce qui se passe.
" - Mais euh, son examen, elle l'a passé hier non ?
- Ah oui, c'est possible ! Elle m'a appellé hier soir, elle m'a dit qu'elle l'avait bien réussie.
- . . .
- Mais je crois qu'elle en avait aussi un aujourd'hui.
- Bon heu, merci, si vous la revoyez d'ici là, vous pourrez lui que dire que *bruit de revolver* a appellé ?"

C'était donc un instant de ma vie que je ne suis pas prêt d'oublier.
Suite à quoi, j'appelle et je réveille, par la même occasion, ma tendre et douce. Elle me dit qu'elle a pas de réponses de la part de l'autre camarade (dont le prénom commence aussi par un L, c'est malin) . Je me dis pas de problèmes, pages blanches, appel. Bide. Suuuuper.

J'en suis à un point où plus grand monde ne peut m'aider. Me sentant seul et désemparé, je finis par faire le dernier truc que je pouvais faire.
" - Oui bonjour, est-ce que Monsieur T. a cours à 8h ?"
Mr. T ! Quel bel homme ! Si il me refait une fiche, tout ira bien, non ?
Bah je n'en saurais rien, car je tombe sur la personne à l'entrée, pas sur le CPE. Ma maternelle, réveillée en même tant que moi, m'emmène en vitesse au lycée. Je fonce en salle des profs, saluant mes quelques camarades éberlués de me voir venir. "T'as pas allemand aujourd'hui ?" "Si, dans environ une heure et demi, en fait" .
Je tombe sur une prof connue. "Mr. T est là ?" "Non, pas encore" . Sic. CPE : "Il a bien cours à 8 heures" . Attente, attente, attente. Une minute m'a l'air d'être une éternité, je fais sans arrêt des allers-retours rez-de-chaussée / 2ème étage.
Soudainement, un prof que je n'apprécie pas du tout, qui m'a enlevé le gout de l'Histoire, qui a une notation complètement aléatoire et chaotique (il m'a grosso modo retiré 15 points sur une carte "forces et faiblesses de l'espace japonais" pour ne pas avoir précisé le nom des pays autour du Japon) , me sauve la mise "J'ai vu L--- qui te cherchait. Elle avait une feuille" .
Je ne sais pas comment la-dite L a eu cette idée grandiose, malgré son portable éteint. Peut-être avait-elle déjà la feuille sur elle alors qu'elle partait en cours. Surement, mais bon, bref. Je la remercie, plutôt deux fois qu'une, et je suis reparti pour de violentes aventures.

Essayer de rejoindre facilement Chatillon-Montrouge en voiture depuis Chatenay-Malabry, à 8 heures du matin un jour de semaine. C'était autant ma situation que le contre-argument de la citation panthéo-solipsiste : "tout ce qu'un cerveau humain est capable de penser peut se produire dans la réalité" .
Je me fais donc lâcher à la gare de Robinson.

Un moment de calme, vers 8h15 environ, le trajet se déroule sans encombres. Je n'avais pas connu d'instant tranquille depuis plus de 9 heures, environ. Le sommeil ne compte pas, car un somme de 5h30 peu réparateur est difficilement "tranquille" . Bon à la rigueur en mangeant mes céréales ça allait.

Je sors à Porte Maillot (naise. voilà, c'est fait, on en reparlera plus) . Je choisis aléatoirement la sortie, et je me retrouve au milieu d'un joli petit square . . . complètement entouré par la route, avec parfois prês de 4 - 5 rangées de voiture qui passent simultanément. Je me retrouve vraiment con. Je suis dans un parc minuscule, entre l'arche de la défense et l'arc de triomphe, entouré de bagnole, et je suis incapable de sortir. Je finis par traverser des passages piétons habilement placé, de manière à ce qu'il soit impossible de voir le feu en les traversant.
PS : Un espace vert au milieu de tant de circulation doit facilement générer près de 75% de l'effet de la photosynthèse terrestre. Sérieux.

Après m'être, comme toujours, perdu, je finis par trouver, pile à l'heure (9h40 environ, et oui, pas un trajet de pédé) le lycée "Sainte-Marie" . Je suis accompagné dans mon entrée d'un type qui respire la vantardise, voir même qui la met dans un papier et la coupe avec du dédain, avant de vous cracher la fumée d'un air hautain dans la gueule. J'aurais volontiers engagé la discussion avec ce personnage, mais on ne partageait pas la même salle. Je me suis donc retrouvé avec un sympathique jeune de la middle-class bien coiffé et sapé pour l'occasion, alors que moi j'étais dans mon superbe imper verdâtre ouvert qui donnait une vue saisissante sur mon sweet bleu.
Je regarde sur la liste, et je remercie intérieurement mon père que la deuxième lettre de mon nom soit "a" et non pas "o" , sans quoi j'aurais du passer l'après-midi. En revanche, je suis un peu moins ravi quand arrive l'heure fatidique, car en place et lieu des 4 éleves annoncés, on est que 2. Bon bah plus tôt on en aura fini.

Je révise, je révise dans la salle d'attente. Impossible de marcher à grand pas partout en lisant mes fiches comme j'ai l'habitude de le faire, parce que soit je le fais sur le parquet et je passe pour ridicule aux yeux de toutes personnes qui passerait au proximité, soit, tel les oiseaux, je me cache pour mourir plus profondément dans la salle d'attente, mais le plancher moquettée fait un bruit atroce à chaque pas dessus. Comment voulez-vous travailler dans des conditions pareilles ?
En passant aux toilettes, je remarque un truc marrant : Bien qu'étant dans un lycée intégralement pour fille, on peut relever la lunette des wc, mais il n'y avait pas de capot . . . voilà qui est métaphysiquement interessant.

Enfin bref, je finis par passer la goddamn épreuve. Trop lol, tout commence bien : je montre ma carte d'identité à mon examinatrice : "Hein ? C'est vous ?" (réellement prononcé en allemand au cours de mon pasage, comme tout ce qui va suivre) . C'est trop gentil, la carte d'identité date de moins de six mois. "Vous vous êtes rasés la barbe hein ?" . Evidemment, la trentaine de poils que j'avais sur la gueule qui faisait une restitution de la guerre néerlando-indonésienne que j'ai rasé ont profondément modifié ma morphologie. Finalement, en y croyant à peine, elle me rend ma carte d'identité. Elle regarde ensuite ma liste de textes, très, très longuement.
Grosso modo, simple : les textes "bêtes" , c'est wool, les textes tirés de l'oeuvre intégrale Die Weisse Rose, c'est pas wool.
"Vous allez faire . . . le premier texte . . ."
Le premier texte ? Celui en tête de la liste ? Crazy de Benjamin Lebert ? Je connais ce texte encore mieux que si je l'avais écrit moi-même. Tout heureux, j'esquisse un sourire triomphant . . .
"le premier texte de Die Weisse Rose."
Owned. purement et simplement. Jamais autant de ma vie avant.
Du moins, c'est ce que je croyais.
"Et vous faites allemand renforcé c'est ça ? Bon alors voilà le document inconnu à commenter."
Je proteste faiblement. "Ich habe nie von einen unbekannt Dokument niah niah" . Bam, feuille du programme qu'elle me montre. Gééénial. J'ai une chance de fou, j'ai le droit de bêta-tester un nouveau bac d'allemand oral, je ne demandais que ça.
Je vais à ma place, et commence à gratter frénétiquement à propos de mes amis Hans et Sophie Scholl qui font partie des jeunesses hitleriennes avant de commence à résister, puis à finir décapité (oups spoil lol) . Puis je gribouille quelques lignes à propos de l'image, un vieux qui confisque des ballons à des marmots. Légèrement troublé, je dis que c'est un "Gap zwischen Generationnen" , même si je trouve après-coup que j'aurais du essayer de mutiler un peu plus la langue de Goethe.
Avant de m'appeller, la prof vient voir et demande à fouiller dans ma pochette plastique contenant les textes pour voir si je n'ai pas triché. J'inspire confiance, ça me fait plaisir.

Je passe. Stress énorme, fatigue, je commence mes phrases sans vraiment savoir à quoi elles vont ressembler. L'allemand a été comparé par je ne sais quel linguiste à des Legos. La phrase est montée en bloc qu'il s'agit de bien placer. J'étais parti pour faire un chateau, je me retrouver à envoyer des tracteurs. Pourtant, la prof a l'air plus ou moins convaincue par ma prestation, même si certain de ses "genau" ("en effet") sont doublée d'un regard légèrement troublés.
Je me fais, comme toujours, massacré par le temps imposé. En effet, j'avais prévu une lecture lente, posée du texte, pour me permettre de gagner les minutes qui manquent généralement pour le remplissage. Au bout de 4 lignes elle me dit que c'est bon, et je peux continuer sur mon développement. Ha ha. Super.

Je raconte n'importe quoi pour l'entretien, oui je suis déjà allé à Londres, j'ai commencé à apprendre l'anglais à 8 ans. Je réussis à ne pas me souvenir de "Übersetzer" (traducteur)  , à la place je dis que je veux faire "Übertreiber" , ce qui voudrait dire que je souhaite consacrer le reste de ma vie à "exagérer".  Je dis que je suis allé 2 fois en Allemagne, ce qui est exact, néanmoins, je me souviens plus de quelle ville c'était la première fois, je lance donc "Salzburg" complètement au pif. Râté, me fait-elle remarquer, Salzburg, c'est en Autriche, ou en Suisse, enfin bref je sais plus. Je me rattraper "Ah non, c'était Berlin" . Je suis sur que beaucoup de gens confondement Salzburg et Berlin, à quelques milliers de km² , ça se ressemble un peu.

Je sors hagard. Mort de fatigue. Ce n'est ni râté, ni réussi. Je n'ai pas réussi à comprendre "carte d'identité" quand elle me l'a demandé, à chaque silence de ma part elle notait des trucs sur sa feuille qui m'apparaissait comme tout sauf engageant. Pourtant, merde, quoi, après tout le mal que je me suis donné pour trouver cette saloperie de liste de textes. Ca mérite une mention.

Voilà, c'était pour le gros post purement égocentrique. La prochaine fois je parlerais de mon personnage à Def Jam Fight For New York, qui s'appelle "Israel" en référence à Isreal Kamakawiwo'ole, qui est gigantesque et qui pratique la boxe de l'homme soul.

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Commentaires
Z
C'est clair, c'est méga dangereux les céréales dans le Candy Up, je comprend que ca te fasse flipper aussi.
D
Je vais faire des cauchemars jusqu'à mon oral avec une histoire aussi horrible, le pire dans ce genre de situation c'est qu'à n'importe quel moment tu peux péter vraiment un cable et commencer à frapper l'examinatrice
Z
Wahhhhh ! Du Gran Chaco Today !<br /> <br /> "Je mange mes corn flakes dans du candy-up"<br /> <br /> Beurk. T'es plus mon pote.
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